Commentaires de F. Simien recueillis par Bernard Aubert
Fin 2015, lors d’une fouille effectuée à la pelle mécanique par Tony Rey et Nicolas Faucherre (universitaires enseignants chercheurs) face aux remparts d’Aigues-Mortes entre la porte de l’Arsenal et la tour de la Poudrière, un imposant niveau de gros galets roulés a été mis à jour. Cet horizon découvert a été observé sur une largeur de 20 mètres. Un contingent de ces galets a été entreposé dans la cour des Monuments nationaux d’Aigues-Mortes.
Frédéric Simien, géologue du BRGM d’Orléans, a analysé ces roches. Selon lui, seul un petit secteur du territoire français situé près de Briançon est susceptible être le lieu d’origine de telles roches. Par contre elles sont plus courantes à l’Ouest de Gênes face à Varazze sur la côte ligure.
Lors du Salon du Livre de Paris 2017 (du 24 au 27 mars à la Porte de Versailles,) le BRGM présente une nouvelle édition de sa carte géologique. L’extrait de cette carte autour de Gênes, aimablement communiqué par F. Simien, présente les roches qui correspondraient, selon lui, aux galets trouvés face aux remparts d’Aigues-Mortes. Sur la carte jointe ci-dessous la zone concernée est identifiée « ub » (pour ultrabasique) et « oph » (pour ophiolites). Ces roches sont des fragments du fond d’un océan disparu il y a soixante millions d’années. Suite à de grandes perturbations sous-marines certaines grandes écailles de ce fond marin ont été charriées sur la marge continentale et finalement incorporées dans des endroits particuliers des chaînes de montagne.
En conclusion, ces gros galets mis à jour à Aigues-Mortes proviendraient de la région de Gênes et auraient été utilisés par les marins génois comme lest pour leurs navires.
Extrait de la carte géologique du BRGM nouvelle édition 2017 (F. Simien)